Les dernières tendances en matière d’alternatives végétales
08 Février 2024Depuis plusieurs années déjà, les habitudes des Français ont évolué. La consommation de viande est en recul, pour des raisons de budget, de santé et d’environnement ; les restaurateurs et l’industrie agroalimentaire s’ouvrent donc aux alternatives végétales.
Mais alors quelles sont les nouvelles tendances ? Comment les acteurs se réinventent pour proposer des plats sans viande et parfois même sans produit d’origine animale ?
L’offre simili-carnée peine à décoller pour l’instant, mais le marché a du potentiel
L’offre du simili-carné doit encore faire ses preuves sur le marché. Si la plupart des restaurateurs proposent aujourd’hui des plats végétaux à leur carte, il est encore difficile de trouver des habitués troquer leur plat favori contre une alternative végétale. Et ce même si les flexitariens sont de plus en plus nombreux.
Pourquoi manger des plats sans viande ?
Mieux manger est une réelle demande ces dernières années. Le constat est flagrant, les consommateurs cherchent à manger moins de viande pour une question de santé, de bien-être animal, mais aussi pour des raisons environnementales. L’augmentation du prix de la viande joue aussi.
Toutes ces raisons font que près de 20% des consommateurs prennent un repas végan par semaine. Cette tendance se confirme surtout chez les jeunes. La cible principale, ce sont donc les flexitariens, ceux qui réduisent leur consommation de viande mais en mangent encore.
Des offres végétales qui peinent à s’imposer…mais le marché a du potentiel
Près de 70% des Français souhaitent changer leurs habitudes mais n’y arrivent pas car l’attrait pour la viande, son goût, voire la convivialité qu’elle représente est trop fort. « Une bonne entrecôte » garde une place de choix dans le cœur des Français.
Si les raisons de manger moins de viande se multiplient, il reste un autre frein important : les plats végétaux ont du mal à obtenir des qualités organoleptiques équivalentes à la viande, et peinent à faire saliver les Français. Ces derniers conservent donc un attrait pour la viande, la crème et autres produits considérés plus gourmands.
A noter : Le recul de la consommation de bœuf ne profite pas qu’aux plats similis carnés, le poulet aussi prend plus de place dans l’assiette (+16%).
Pour autant, le marché a du potentiel, notamment quand on voit la montée en puissance du flexitarisme : la moitié des foyers français compte une personne flexitarienne. Cette part a doublé en six ans.
Certains observateurs estiment même que ce marché des simili carnés pourrait représenter 10 voire 20% du marché traditionnel dans 10 ans.
Des offres innovantes sur le marché du simili-carné
Pour inciter les consommateurs, et en particulier les jeunes, à consommer des plats sans viande, les acteurs du marché font preuve d’inventivité. Le secteur de la Foodtech est en constante évolution et investit beaucoup en R&D pour proposer des plats sans viande, mais savoureux.
Le secteur de la Foodtech, entre marketing et innovation
Il y a quelques années, évoquer un plat sans viande était contre-productif. Aujourd’hui, les starts-up innovent et misent sur le marché végétal. Mais pour attirer davantage de consommateurs, les entreprises se concentrent sur :
- L’innovation alimentaire pour proposer des plats originaux (steaks végétaux, burgers, fauxomage, etc.) ;
- Le marketing afin de faire découvrir ces produits et d’encourager la consommation. Le marketing et la communication doivent cependant miser sur la transparence pour séduire et gagner la confiance d’un marché en pleine maturation. L’idée : ne pas faire du marketing pour faire de la pub, mais plutôt pour présenter les produits.
Parmi les innovations les plus surprenantes nous pouvons citer le burger à la farine d’insectes développé par la filiale Ynsect, au Pays-Bas ou encore Magic Bean en France qui produisent de la viande végétale.
A noter que les grands groupes comme Nestlé ou Danone se mettent au végétal afin de grignoter des parts d’un marché très prometteur.
Des innovations pour un secteur en pleine expansion
Si la viande végétale est l’innovation la plus emblématique du marché similicarné, les foodtech cherchent à réinventer les plats pour surprendre les consommateurs. La Vie par exemple est la pionnière du bacon et du lardon végétal. Cette entreprise vient également de lancer un jambon végétal après plus de trois ans de Recherche et Développement. Le slogan de la Vie est révélateur : « pour les viandards et les végans ». L’objectif est bien d’aller chercher des clients du côté de la viande pour accroître son influence.
Uniami quant à eux propose des filets végétaux afin de créer « les émotions gustatives de demain ». L’idée est de proposer des produits ressemblant à de la viande ou du poisson, mais à base de protéines de soja. L’enjeu est de ne pas bouleverser les habitudes (cuisson et aspect similaires) tout en réinventant la composition.
La face cachée des alternatives végétales
Si les acteurs du marché vantent les mérites et les bienfaits de leurs produits végétaux, il est important de souligner que pour proposer un produit attractif et ressemblant à la viande, les produits contiennent parfois des ingrédients contestés en matière de santé, comme des additifs ou des exhausteurs de goûts. Le prix, notamment pour les produits bios, peut aussi freiner certains consommateurs.
Une guerre de lexique pour les produits végétaux
Face à un secteur en constante évolution, le marché de la viande ne se laisse pas faire. D’un point de vue idéologique, le bras de fer entre les différents acteurs s’est réglé au tribunal. L’idée était d’interdire l’usage par les fabricants de simili-carnés des « dénominations faisant référence aux noms des espèces et groupes d’espèces animales, à la morphologie ou à l’anatomie animale ». Comme par exemple steak, lardon, bacon, nuggets, …
Mais face à la liste trop importante de dénominations, le tribunal n’a pas retenu cette interdiction, le steak végétal ou le burger végétal existe donc toujours.
Toutefois, le ministère de l’Agriculture a proposé un nouveau décret cet été. Affaire à suivre donc.